Chantier N° 18 : Une formation mieux articulée avec les besoins de l’économie afin de permettre une meilleure insertion des jeunes diplômés sur le marché du travail

L’une des carences du système de formation algérien est son inadéquation entre les formations et les besoins des entreprises, y compris dans l’enseignement professionnel,. Ce chantier vise à proposer un certain nombre de mesures qui permettront une plus grande synergie entre le système de formation et les différents acteurs du monde économique ou administratif, notamment par la compréhension et l’identification de leurs besoins, afin de mieux répondre à leurs attentes. La démarche consiste à définir les besoins de qualifications : procéder à une évaluation des besoins du secteur productif et de l’Etat en matière de qualifications, anticiper les qualifications du futur et procéder à une déclinaison de ces profils en types de formation et identifier ainsi les formations à créer/renforcer

  • Procéder à un état des lieux des compétences des travailleurs du secteur (privé et public)
    • Définir une grille de compétences qui provienne des attentes des employeurs et des exigences des différents métiers (selon des standards internationaux)
  • Articuler les curricula en fonction des besoins en qualifications :
    • impliquer les entreprises (y compris entreprises étrangères établies en Algérie) dans la définition des programmes de formation au niveau national et également au niveau des établissements, notamment pour les formations techniques ;
    • Définir des benchmarks de formation à partir de l’expérience de pays qui ont performé dans les différents secteurs vers lesquels s’oriente l’Algérie (pays émergents et pays industrialisés). ;
    • Matcher les besoins des entreprises et les qualifications identifiées à l’aide du benchmark pour en déduire des profils de qualifications à offrir.
  • Réduire la proportion des étudiants à l’université par une revalorisation de la formation universitaire
    • Rééquilibrage numérique vers les formations assurant des débouchés sur le marché du travail ;
    • Obtenir une véritable pyramide dans le LMD à mesure que l’articulation avec le marché du travail sera assurée
      • Apres le baccalauréat : sélectivité à l’entrée de l’Université et orientation vers la formation professionnelle/technique d’une proportion grandissante de bacheliers (à mesure que la formation professionnelle sera revalorisée) ;
      • Sélectivité dans le passage de la licence au master puis du master en post-doc ;
      • Rééquilibrage en faveur de vraies licences professionnelles par rapport aux licences académiques ;
      • Priorité aux masters reconnus internationalement sur le marche du travail (MBA, Chartered accountant, chartered logistics, etc.)
  • Orienter les formations vers des formations reconnues sur le marché du travail
    • Orienter une fraction plus importante des effectifs de l’enseignement supérieur vers les disciplines scientifiques et technologiques :
      • Quantifier les effectifs dont l’économie aura besoin (nombre d’ingénieurs, de techniciens, de médecins, etc.)
      • Accent mis sur la « formation technique » (techniciens, techniciens supérieurs, ingénieurs, gestionnaires, financiers, commerciaux techniques,  etc.)
      • Etablir un numerus clausus pour les formations littéraires (langues, histoire, sociologie, psychologie, etc.) a faibles débouchés professionnels
        • Revalorisation de la qualité des études littéraires et la formation des futurs professeurs à tous les stades de l’enseignement en rendant les formations universitaires élitistes et exigeantes (former des humanistes) ;
        • Limitation du nombre d’étudiants pour éviter les voies de garages sans débouchés professionnels : formation pour l’enseignement principalement, quelques domaines de la fonction publique et les quelques débouchés professionnels dans le secteur privé.
  • Les universités devront progressivement généraliser les doubles diplômes avec des établissements étrangers avec une optique différente selon les paliers concernés:
    • au niveau des masters et licences professionnelles, ce sera notamment le cas pour les sciences économiques et de gestion (MBA, Chartered accountants, CFA, CMA, Chartered logistics) puis pour le droit (common law), la médecine, l’architecture et les différents ingéniorats ;
    • au niveau des licences et masters académiques et des écoles doctorales, les partenariats se mettront en place d’abord avec les écoles doctorales afin d’assurer la formation d’un corps de professeurs algériens de niveau international en Algérie puis, au fur et a mesure, en master puis en licence.
  • Développer des diplômes aux standards internationaux, avec un objectif d’accession de ces diplômes, à horizon de 10 ans, aux labels internationaux ;
  • Permettre une forte implication des entreprises dans les diplômes à vocation professionnelle (licences professionnelles, masters professionnels) et créer des incitations matérielles à le faire ;
  • Renforcer/développer les universités et instituts technologiques notamment dans les secteurs/disciplines stratégiques pour le développement de l’Algérie ;
  • Créer des passerelles pour les salariés du secteur privé et du secteur public qui souhaiteraient enseigner
  • Développer les formations en alternance, en créant des incitations fiscales pour les entreprises pour l’embauche des étudiants issus de ces formations
  • Implication des établissements de formation dans l’insertion de leurs diplômés[1]
  • Systématiser les stages en entreprise en les rendant obligatoires dans la scolarité et pour l’obtention du diplômé
  • Mettre en place des pépinières d’entreprises et des formations à l’entreprenariat au sein des universités

[1] Voir le chantier sur la responsabilisation des acteurs du système éducatif et celui sur l’autonomie des établissements

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