Une contribution en deux temps pour équilibrer la charge de l’ajustement budgétaire.
La réforme des subventions et la réforme de la fiscalité doivent aller de pair : elles constituent les deux pans d’un nouveau contrat social entre l’Etat et les citoyens.
Ce document sera suivi d’une contribution de NABNI appelant à une réforme fiscale et budgétaire majeure. La réforme de la fiscalité ne peut être dissociée de la réforme des subventions que nous proposons dans cette publication. La charge de l’ajustement budgétaire doit être équitablement répartie entre les entreprises, les citoyens les plus riches, et le reste de la population. Même avec les transferts monétaires proposés, réduire les subventions ferait peser le poids de l’ajustement de manière disproportionnée sur les classes moyennes. Ce programme de transferts doit également trouver de nouvelles sources de financement soutenables. L’introduction malheureusement avortée d’une taxe foncière sur les résidences secondaires qui était prévue dans le défunt projet d’Impôt sur la Fortune de la Loi de Finances 2018 aurait constitué un premier pas d’une fiscalité mettant davantage à contribution les citoyens les plus aisés (à condition que cette taxe ait été équitablement mise en œuvre, sans application arbitraire et répressive). Par contre, ce nouvel impôt foncier aurait été insuffisant. Dans une prochaine contribution complémentaire à celle-ci, nous proposerons une réforme fiscale et budgétaire bien plus ambitieuse, afin que les plus riches et les entreprises partagent la charge de l’inévitable ajustement budgétaire. L’assiette fiscale doit en effet être élargie, la progressivité de l’impôt renforcée, les exemptions inefficaces éliminées*, certaines dépenses implicites réduites, et la bonne gouvernance dans la collecte de l’impôt et la protection contre l’arbitraire doivent être mises en place.
La réforme des subventions sera mieux acceptée et vue comme plus juste par les citoyens, si les plus riches sont par ailleurs mieux taxés, et que la fiscalité des entreprises devient plus équitable, plus inclusive et moins discrétionnaire.
La réforme des subventions—passage du soutien universel de certains prix à des transferts monétaires directs, est un pan du nouveau contrat social entre l’Etat et les citoyens. La réforme de la fiscalité— notamment la fiscalité locale, et du lien entre les contribuables et l’Etat, en est l’autre pan. Ces deux réformes doivent aller de pair. Elles constituent les « deux faces d’une même pièce ».
* Les exemptions fiscales étaient estimées à 5.5% du PIB en 2014, pas loin des subventions d’énergie (7.7% du PIB).